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Belgian Cats

Doubles championnes d’Europe !

Championnes d’Europe en 2023 à Ljubljana, les Belgian Cats ont donc confirmé leur titre, ce dimanche à Athènes. Quelque part, c’était écrit, car elles abordaient le tournoi avec l’étiquette de favori. Mais ce n’était pas écrit de cette manière, certainement pas. Quel scénario invraisemblable, à deux reprises !

En finale contre l’Espagne, elles ont gagné un match qu’elles avaient virtuellement perdu. Alors qu’en demi-finale contre l’Italie, elles ont failli perdre un match qu’elles avaient virtuellement gagné.

Commençons par la demi-finale. Adversaire l’Italie, donc. Qu’on avait rencontré à deux reprises en préparation, à Mons et à Courtrai, et qu’on avait alors battu assez facilement. En quart, les Italiennes ont émergé au forceps contre la Turquie. A priori, elles ne devaient donc pas trop nous inquiéter. Et de fait : après avoir encaissé quelques paniers à trois points, comme cela avait déjà été le cas contre l’Allemagne, les Belgian Cats ont progressivement rétabli l’équilibre et pris tranquillement 14 points d’avance. Le trou semblait fait. C’est alors que les Italiennes ont planté un… 0-17 tandis que les Belges restaient muettes. Les Italiennes menaient de deux points à quelques secondes de la fin, mais la dernière attaque était belge. Egaliser ou tenter le panier de la victoire ? Antonia Delaere a osé la deuxième option et l’a réussie. Heureusement qu’elle a osé prendre ses responsabilités, car tous les chemins qui menaient à Emma Meesseman étaient bloqués. Les Belgian Cats ont donc joué à se faire peur, mais en ont été quitte pour une belle frayeur.

La finale, donc. Face à des Espagnoles affaiblies par les blessures, mais revanchardes après la finale perdue de Ljubljana. C’était, en effet, la même affiche. D’emblée, on a senti que les Belgian Cats n’étaient pas dans le coup. Les tirs de Julie Vanloo ne rentraient pas, Emma Meesseman était muselée et les pertes de balles s’accumulaient. Seule Julie Allemand tenait la ‘baraque’. Les Belges ont donc été contraintes à une courte poursuite, mais en début de deuxième mi-temps, ont semblé prendre le dessus, comme cela avait été le cas il y a deux ans. Ce n’était cependant qu’un feu de paille. Le jeu restait brouillon, les solutions étaient rares. A -12 avec trois minutes à jouer, les Espagnoles avaient virtuellement la victoire en mains. Mais l’impensable s’est produit. Ce n’est pas pour rien que le slogan du tournoi était Dare to Dream. Sans bien jouer, les Belgian Cats sont revenues. ‘Un panier marqué, une perte de balle espagnole, cela nous a donné à manger’, souligne Julie Allemand. Mais à 17 secondes de la fin, on avait toujours un point de retard. Et les Espagnoles avaient le ballon. Elles l’ont perdu et Antonia Delaere, encore elle, en a profité pour faire 66-65. Tiens, remontada, n’est-ce pas un terme inventé par les Espagnols ?

C’est donc un deuxième titre d’affilée pour les Belgian Cats, avec la perspective de disputer le prochain Euro 2027 en Belgique. Du moins la phase de groupe, car la phase finale aura lieu en Lituanie. De quoi réaliser la passe de trois ?

Tant que nous pourrons compter sur Emma Meesseman… Il faut en profiter, car c’est le type de joueuse qu’on ne trouve qu’une fois par siècle dans notre petit pays. On a eu la chance d’en avoir deux d’affilée, avec Ann Wauters juste avant, mais Emma a déjà 33 ans. Elle jouera sans doute au moins jusqu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles, car une médaille olympique est la seule chose qui manque à son palmarès. Si son corps le veut bien, elle essaiera peut-être de prolonger jusqu’aux J.O. suivants en 2032, histoire d’imiter Ann Wauters.

Après ? On aura encore une bonne équipe, car la fédération travaille bien et une dynamique s’est installée, mais plus une équipe capable de dominer tout le monde.

Emma Meesseman, forcément élue MVP du tournoi, est évidemment entourée de bonnes joueuses car elle ne peut pas tout faire seule. On peut remercier les Valkyries d’avoir ‘coupé’ Kyara Linskens juste à temps pour qu’elle puisse participer à l’Euro, car elle a été bien utile. Une équipe n’est rien sans une ‘grande’ performante. On a également besoin des paniers à distance de Julie Vanloo. Elle était en manque de réussite en finale et on s’est retrouvé en difficulté. Julie Allemand, la deuxième Belge élue dans le cinq de base du tournoi, est forcément indispensable elle aussi, tout comme la polyvalente Antonia Delaere toujours concentrée défensivement et autrice des deux paniers décisifs, en demi-finale et en finale.

Le gros problème reste le banc. On avait parfois reproché à Rachid Meziane de laisser le cinq de base trop longtemps sur le terrain. Mike Thibault essaie de concerner davantage les remplaçantes, mais seule Elise Ramette a inscrit un panier en finale. Rien pour Nastja Claessens, Maxuella Lisowa et Bethy Mununga, qui avaient pourtant été bonnes en préparation. Marie Vervaet et Becky Massey n’ont même pas joué.

Daniel Devos

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