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Guco Lier, 8e du championnat, devient champion de Belgique

C’était la folie, dimanche après-midi, au Sporthal Stadspark de Lierre. Le Guco Lier pouvait, en effet, remporter le titre de TDM1 en cas de (deuxième) victoire contre House of Talents Kortrijk Spurs. Deux jours plus tôt, les Lierrois s’étaient en effet imposés 83-88 au Lange Munte de Courtrai après avoir été longtemps malmenés et même compté jusqu’à 13 points de retard. Tout ce que le club compte de supporters s’était donc donné rendez-vous, habillé de vert, dans cette nouvelle enceinte où l’équipe ne joue que depuis deux ans. Le bourgmestre et l’échevin des sports étaient également de la partie.

Mais les Courtraisiens, vexés d’avoir été battus le vendredi alors qu’ils avaient tout en main pour l’emporter, étaient bien décidés à vendre chèrement leur peau. Ils ont d’emblée mené 0-5, puis 12-18. Les Lierrois, de leur côté, récupéraient Joppe Mennes et Jo Van Buggenhout, éliminés des play-offs belges avec Kangoeroes Basket Mechelen et donc de nouveau disponibles. Mais le coach Steve Ibens avait décidé, du moins au départ, de faire confiance aux joueurs qui avaient forcé la qualification pour la finale. L’entrée de Mennes, après 15 minutes de jeu et alors que Guco Lier était mené 23-28, a cependant donné une nouvelle impulsion à l’équipe locale, qui a renversé la vapeur et a filé à 37-30 et même 50-39.

Courtrai n’avait pas dit son dernier mot. Les Spurs ont rappliqué, et dans le money-time, le suspense est devenu insoutenable : 66-65 à trois minutes de la fin, 66-67 une minute plus tard. A 20 secondes de la fin, alors que le score est de 69-69, Matthijs Van den Eynde hérite de deux lancers francs. Il en réussit un sur deux. Courtrai dispose donc de 20 secondes pour inscrire le panier de la victoire sur la dernière attaque. Mais la défense lierroise, obligée de ne pas commettre de faute car déjà dans la pénalité, tient bon. Guco Lier devient champion de Belgique alors qu’il s’était qualifié in extremis pour les play-offs, en huitième position.

« Comme quoi, en basket, tout est possible », constate le coach Steve Ibens. « En début de saison, je pensais qu’on allait… descendre. Nous avions 14 joueurs et il fallait tout mettre en place. Mais, petit à petit, les pièces du puzzle se sont assemblées. Des joueurs sont montés en puissance, comme Maxime Bilolo et Matthijs Van den Eynde. Et Vic Van Oosterwyck, après une saison compliquée, a réalisé des play-offs incroyables. »

« Je crois que c’est la première fois qu’une équipe classée huitième remporte le titre », affirme Joppe Mennes, de retour juste à temps pour le match décisif et la fête qui s’en est suivie. Il a raison : il y a quelques années, Gistel-Ostende (avec le tout jeune Keye van der Vuurst de Vries) avait été champion après avoir terminé… septième. Mais Guco Lier ne doit rien à personne : pendant les play-offs, les Lierrois ont éliminé les trois premiers de la phase classique. Hubo Limburg United (1er) en quart, Lommel (3e) en demi et House of Talents Kortrijk Spurs (2e) en finale.

Comment cela a-t-il été possible ? « L’abnégation. Le focus. La volonté de tous tirer à la même corde », analyse Vic Van Oosterwyck, qui a joué un rôle prépondérant dans ces play-offs. « Avec les absences de Joppe Mennes et de Jo Van Buggenhout, j’ai été obligé de prendre mes responsabilités. Et comme cela réussissait, j’ai pris de plus en plus confiance. Mon début de saison avait été compliqué, c’est vrai. Lorsque mon contrat avec Kangoeroes Basket Mechelen n’a pas été prolongé, j’ai dû digérer la déception. J’avais un peu perdu le plaisir de jouer au basket. Maintenant, je l’ai complètement retrouvé. » De quoi, presque, lui faire regretter son départ pour Oxaco, lui qui avait déjà été champion en U16 avec Guco Lier (avec, entre autres, Niels Van den Eynde de Telenet Giants Antwerp et prochainement Liège Basket).

Matthijs Van den Eynde, lui aussi, a grandi au fil de la saison. « Une question de confiance, probablement. Mon tir à trois points a commencé à rentrer, et j’ai trouvé ma place. Dans cette finale, la pièce aurait pu tomber des deux côtés. Heureusement pour nous, elle est tombée du nôtre. »

DanielDevos

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