Le basket est, à priori,plus populaire en Wallonie qu’en Flandres où le volley a davantage droit de cité. Sans parler du cyclisme ou du cyclo-cross. Mais à priori seulement. Car, dans les faits, le déclin des clubs wallons est perceptible à l’échelon national, et cela date de plusieurs saisons déjà.
En Scooore League, le BC Telenet Ostende a pris le dessus sur le Proximus Spirou depuis quatre ans.
En TDM1, le BC Ninane a sauvé l’honneur en obtenant une belle 9e place, aux portes des play-offs. Cette jeune équipe a été félicitée par bon nombre de ses adversaires, en majorité flamands donc, pour son comportement, son abnégation et son jusqu’au-boutisme.
Par contre, le CEP Fleurus, jadis une valeur sûre de la D2, a déçu tous ses partisans en terminant bon dernier et en effectuant la culbute.
En TDM2, c’est tout aussi dramatique. A l’exception de Neufchâteau, aucun club du sud n’a joué la tête. Le seul montant francophone est Bruxellois (le Royal IV) et coaché par un Flamand (Tom Poppe). Trois descendantsseront wallons : Liège, Spa et Nivelles. Et il pourrait y en avoir un quatrième avec Mons ou Pepinster. Seul Alost est un club flamand parmi les relégués.
A quoi est dû ce déclin des clubs wallons ? Une question de moyens financiers ? Peut-être. Mais, pour avoir tendu l’oreille dans plusieurs salles flamandes, nous avons entendu qu’on y jalouse les moyens du CEP Fleurus (qui a pu se permettre d’engager l’Américain Brandon Freeman en cours de saison) et le fait que plusieurs clubs du sud possèdent, parmi leurs sponsors, la Région Wallonne. La formation est-elle meilleure au nord ? On travaille sans doute bien dans les « TopsportScholen », mais l’AWBB possède aussi un beau centre de formation. Alors, quoi ?
Michel Collard, le président de Spa (qui redescend en Régionale), n’a pas de réponse claire à cette question. Fabien Muylaert, le coach (bruxellois) de Nivelles qui redescend également en Régionale, a sa petite idée. « D’abord, il y a la mentalité flamande », estime-t-il. « Au nord, ce sont des compétiteurs, durs au mal. Et puis, il y a ce règlement propre à l’AWBB qui empêche un joueur de jouer à la fois en Provinciale et en Nationale, par exemple. Beaucoup de clubs préfèrent aligner leurs meilleurs jeunes en Provinciale, afin de remporter des titres ou des coupes, plutôt que de les surclasser… »
Daniel Devos