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Jean-Jacques Cloquet : « Le boulet est passé tout près »

Le Proximus Spirou a présenté sa nouvelle équipe, la semaine dernière, lors de son Fan Day au Spiroudome. Un gros changement dans l’organigramme : Giovanni Bozzi, qui s’occupera essentiellement de la gestion sportive, a cédé la présidence à Jean-Jacques Cloquet, une « pointure » puisque cet ancien footballeur du Sporting de Charleroi est ni plus ni moins que le CEO de Charleroi Airport.

S’il avoue ne pas être un grand spécialiste du basket,  Cloquet est en revanche un gestionnaire hors pair. Il s’attachera en premier lieu à assainir les finances. « Lorsque j’ai vu certains contrats du passé, j’ai ouvert de grands yeux incrédules », reconnaît-il. « Désormais, plus aucun euro ne sortira des caisses sans que ce ne soit justifié. »

Au printemps dernier, le Spirou a dû présenter des documents supplémentaires à la Commission des Licences. Si tout le monde s’était voulu rassurant, et si le club carolo a effectivement obtenu le précieux sésame en appel, c’était un sérieux signal d’alarme qui avait retenti. C’était un peu comme si l’on avait appris qu’Anderlecht n’avait pas obtenu sa licence en première instance. « Le boulet est passé tout près », poursuit Cloquet. « Désormais, un plan d’apurement des dettes a été mis en place et il sera respecté. »

Si le Spirou devra donc faire un effort financier, ce qui implique une réduction du budget, il restera ambitieux. Le titre, ce ne sera peut-être pas pour cette saison, mais on y songe à moyen terme. « Pour moi, l’exemple à suivre est celui de La Gantoise », affirme l’ancien footballeur qu’est Cloquet. « Les Buffalos ont enregistré, jadis, un déficit de 22 millions d’euros. Ils ont progressivement assaini leurs finances pour remporter le titre de champion de Belgique, au printemps dernier, dans un stade flambant neuf. »

Cet été, le Spirou a principalement recruté de jeunes Belges prometteurs. Les Carolos sont conscients d’avoir loupé le bon wagon il y a quelques années. Ostende a montré la voie en recrutant « la première vague de jeunes internationaux ». Grâce à cette politique, le club côtier s’est approprié tous les trophées belges depuis quatre ans. Charleroi a donc mis la main sur « la deuxième vague de joueurs belges prometteurs » : après Loïc Schwartz l’an passé, sont arrivés Kevin Tumba, Maxime Gaudoux et Alex Libert. Signe des temps : il n’y a que quatre joueurs américains dans l’effectif (si l’on considère que Justin Hamilton, de retour de blessure, est Belge) : deux bien connus chez nous – Jordan Heath et Seamus Boxley – et deux frères – Jimmy et Billy Baron. Assez pour viser le haut du tableau ? « En tout cas le Top 5 », estime Giovanni Bozzi. « Mol, je préfère des joueurs avec un peu moins de talent mais plus de tempérament », renchérit le coach Jacques Stas qui entame sa deuxième saison après des débuts marqués par une poisse invraisemblable.

Stas tire profit de ses contacts comme assistant-coach des Belgian Lions. « J’ai eu l’occasion de côtoyer Tumba, Gaudoux et Libert en équipe nationale. Leur mentalité me plait. Tumba était déjà sur nos tablettes l’an passé, il arrive avec 12 mois de retard. Quant aux Américains : Heath nous a souvent posé des problèmes avec Willebroek. Boxley s’est imposé à Limburg United mais aussi à Leiden, où il a joué autrefois. Eddy Casteels m’a expliqué que, là-bas, il n’y a qu’un seul maillot accroché au plafond : celui de Seamus.  En ce qui concerne les frères Baron : je suivais l’un d’eux depuis un certain temps ; l’autre était impayable, mais a accepté de mettre de l’eau dans son vin sur le plan financier s’il pouvait venir avec son frangin. Cela tombait bien… »

Daniel Devos

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