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Belgian Lions

Un parcours quasi parfait, soyons donc très fiers d’être Belges

On ne le soulignera jamais assez : c’est  un véritable exploit qu’ont réalisé les Belgian Lions dans une quasi indifférence (tant du public que médiatique). Avec toutes les défections enregistrées, on aurait déjà été satisfait d’une simple qualification arrachée sur le fil. Mais ils se sont qualifiés à la première place du groupe, avec cinq victoires et une défaite (et encore, la seule défaite fut concédée après prolongation). Certes, la Macédoine privée de McCalebb, Antic et Ilievski n’était plus qu’une pâle réplique da la formation qui a disputé l’Euro 2013 en Slovénie, et la Biélorussie s’est révélée moins redoutable que prévu également, mais nous avons aussi aligné une équipe « mixte » composée de joueurs expérimentés et de quelques U23. Elle a parfaitement fonctionné, alors que notre réservoir n’est (en principe) pas aussi riche que celui des pays de l’ex-Yougoslavie ou de l’ex-URSS. Eddy Casteels a su donner une identité à l’équipe : un esprit de groupe sans faille, une volonté de bien faire jamais prise en défaut et une défense remarquable qui a, par exemple, contraint la Macédoine à commettre 25 pertes de balles. Le point faible est connu également : sans véritable point de fixation dans la raquette, nous sommes très dépendants des tirs à distance. Lorsqu’ils rentrent, comme ce fut cas à Minsk, on se balade. Mais lorsqu’ils ne rentrent pas, comme ce fut souvent le cas dans les autres matches, on souffre.

Bilan des troupes :

Axel Hervelle : il s’est révélé, pour ceux qui en doutaient encore, comme le véritable leader. Toujours motivé par la cause nationale (sans club depuis la cessation d’activités de Bilbao, il aurait pu lui aussi trouver un bon prétexte pour déclarer forfait), il s’est battu comme un beau… Lion et a encore réussi un double-double (24 points et 12 rebonds) au Danemark. C’est l’âme de l’équipe.

Guy Muya : le capitaine a prêché le bon exemple, et s’est battu de la première à la dernière minute, mais s’est parfois montré trop collectif et a abusé de l’extra-passe (par manque de confiance dans son shoot ?)

Maxime De Zeeuw : le nouveau joueur de Rome a démontré qu’il était désormais une valeur sûre. Lui qui avait été repêché in extremis pour l’Euro 2013 en Slovénie, a pris de la graine pendant le Championnat d’Europe et a poursuivi sur la lancée qui a fait de lui le Joueur de l’Année sous les couleurs de Port of Antwerp Giants. Utile aussi bien à distance que sous l’anneau.

Lionel Bosco : l’une des révélations, même s’il n’est plus tout jeune. Il a démontré que son agressivité compensait largement son manque de taille. Il a chipé nombre de ballons qui ont conduit à des paniers faciles. Même avec les retours attendus de Sam Van Rossom et Jonathan Tabu l’an prochain, on comprendrait mal qu’Eddy Casteels ne trouve pas une petite place pour lui dans les 12 qui participeront à l’Euro 2015.

Matt Lojeski : il s’est fait tirer l’oreille pour venir, et pendant les quatre premiers matches, son manque de rythme fut criard. Il fut transparent avant de sortir le match référence en Biélorussie, où il a inscrit 28 points et permis à la Belgique de décrocher son billet pour l’Euro 2015 dès l’avant-dernière journée. Une fois la mission accomplie, il a toutefois repris l’avion pour les Etats-Unis, ce qui fait un peu tâche et démontre qu’il n’avait pas nécessairement envie de passer son été à Skopje ou à Minsk. Merci quand même d’être venu.

PierreAntoine Gillet : déjà présent lors de la campagne de qualification précédente, mais pas à l’Euro 2013 en Slovénie, le Hutois a démontré qu’il avait pris de l’envergure à Ostende et qu’il est désormais une valeur sûre de l’équipe nationale. Précieux tant pour ses tirs à distance que pour son activité et ses rebonds.

Loïc Schwartz : La révélation de la campagne, assurément. Il y a un an, il cirait le banc à Mons et cette saison, il était un simple joueur de Verviers-Pepinster. Sa précision à distance, ses pénétrations et son enthousiasme ont fait beaucoup de bien.

Wen Mukubu : décrié, à tort, pour un excès d’individualisme lors de sa saison à Liège, le Spirou s’est mis au service du collectif chez les Belgian Lions où ses qualités athlétiques, mais aussi par moments son shoot et ses pénétrations, ont été très utiles.

JeanMarc Mwema : lui aussi doit apporter ses qualités athlétiques, mais il ne les a exprimées que par intermittence en équipe nationale.

Olivier Troisfontaines : brillant lors des matches de préparation, où il fut souvent le meilleur marqueur de l’équipe, il a été moins en réussite dans ses tirs durant la campagne de qualification. Il a même parfois hésité à les tenter. Le stress serait-il en cause ?

Kevin Tumba : utile pour sa présence au rebond et ses facultés d’intimidateur, il a réalisé quelques contres impressionnants. Offensivement, il fut moins présent, mais ce sont ses débuts en équipe nationale et sa marge de progression est encore importante. Lui aussi n’était encore qu’un joueur de Mons B, il y a un an.

Roel Moors : il avait déclaré qu’il arrêtait sa carrière internationale, mais avait ajouté qu’il gardait une porte ouverte, au cas où. Erreur fatale: pour lui, en tout cas, car on l’a rappelé. Mais une bénédiction pour les Belgian Lions, qui ont été très heureux de pouvoir compter sur ses relais. Malheureusement, blessé, il est resté au pays pour les deux derniers déplacements.

Alex Libert : il avait participé au Championnat d’Europe U20 avec Quentin Serron, Jorn Steinbach et Olivier Troisfontaines entre autres. Plus jamais repris par la suite, il a bénéficié des différents forfaits pour intégrer le groupe des Belgian Lions mais a sauté lorsque Roel Moors a été rappelé. Il a fait le déplacement en Macédoine sans jouer, mais a pu monter sur le terrain et inscrire ses premiers points en tant que Lion au Danemark.

Khalid Boukichou : Le jeune pivot d’Ostende a fait les frais du rappel de Matt Lojeski et a sauté en raison de son statut de naturalisé. Parfois un peu tendre lors des matches de préparation, il dispose toutefois d’une belle marge de progression et pourrait être utile à l’avenir, car nous ne sommes pas riches dans le secteur intérieur.

Daniel Devos

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