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Voyage en Sibérie pour les Namuroises

Avec quatre victoires et une défaite, le Belfius Namur Capitale était déjà assuré de la qualification, et même de la première place de son groupe, avant même son dernier match de poule contre les Hongroises de Györ. La défaite amère, 62-63, n’a donc pas énormément de conséquences. Sauf qu’elle modifie un peu la donne au niveau du ranking. Or, c’est de cette manière que l’on détermine les affrontements lors du tour suivant : les huit premiers classés sautent une étape et intègrent directement le Top 16, et les équipes classées de 9 à 24 disputent des play-offs, avec le 9e qui affronte le 24e. Namur, suite à cette défaite, termine 13e, tous groupes confondus. Les protégées du coach national Philip Mestdagh affronteront donc le 20e.  Si on connaît mal le niveau sportif de leur adversaire, les Namuroises ont par contre tiré le gros lot au niveau du déplacement : elles se farciront l’Enisey Krasnoïarsk, une ville située au beau milieu de la Sibérie, près de la frontière chinoise. Le plus long déplacement qu’il est possible d’effectuer dans les compétitions européennes. Qui plus est, en plein mois de décembre, lorsque les températures risquent de descendre largement en-dessous de zéro…

Cette défaite, les Namuroises la doivent surtout à un début de match catastrophique. Après dix minutes, elles étaient menées 11-17, et aucun tir ne rentrait : 0 sur 3 à trois points, 3 sur 15 à deux points. Le chemin de croix se poursuivait dans le 2e quart-temps : 16-24 après 15 minutes. Qui plus est, les fautes s’accumulaient sur des joueuses importantes. Le réveil s’est amorcé à trois minutes du repos, sifflé sur le score de 24-29. Et il s’est confirmé à la reprise. Namur a effectué la jonction, est même passé devant à 36-31 (25e minute), et on pensait qua la route était dégagée lorsque le pivot de Györ, Tijana Krivacevic, est sorti pour cinq fautes dans le 4e quart-temps. Mais la meneuse américaine Nirra Fiields a alors pris le match à son compte, et a permis à Györ de reprendre le commandement dans le money-time. A deux secondes de la fin, c’était 61-63. Ronni Williams a hérité de deux lancers-francs pour égaliser. Elle a réussi le premier, mais raté le deuxième. Avec Mariona Ortiz (15 points, 6 rebonds et 7 assists), elle était pourtant la principale animatrice de son équipe (14 points et 7 rebonds).

Phiilp Mestdagh tente de relativiser les conséquences de cette défaite. « C’est dommage, évidemment. Contre Saint-Amand, un autre match serré, la pièce était tombée du bon côté et on l’avait emporté de deux points. Cette fois, on perd d’un point. Mais, si l’on m’avait dit au début de la campagne que l’on pouvait terminer avec quatre victoires et deux défaites, j’aurais signé des deux mains. »

Le coach fédéral, tout auréolé de la médaille de bronze remportée au Championnat d’Europe avec les Belgian Cats, se plait à Namur. « J’ai un bon président et des joueuses qui affichent une bonne mentalité. J’ai pris un petit appartement dans la région, car même si j’ai l’habitude de faire beaucoup de route, Ypres ce n’est pas la porte à côté : deux heures au minimum, lorsqu’il n’y a pas d’embarras de circulation. »

Il est ambitieux. « En Eurocup, je veux aller le plus loin possible. Et en championnat, je veux jouer la finale. Je ne suis pas venu à Namur pour terminer à la 4e place ! Pour parvenir à nos fins, il faudra éviter de croiser le Mithra Castors Braine en cours de route. »

Et donc, espérer croiser le fer avec Willebroek en demi-finale. « C’est sans doute l’adversaire le plus redoutable, en effet. Mais SKW, et même Waregem malgré les difficultés financières, ont également de bonnes équipes. »

Daniel Devos

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