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Belgian Cats

Elles sont devenues des stars, comme Kim Clijsters et Justine Henin

C’est sans doute du jamais vu dans le basket féminin belge : l’équipe nationale a joué son premier match à domicile, dans le cadre des qualifications pour l’Euro 2019 (en Lettonie et en Serbie) dans une salle du Lange Munte qui affichait sold out depuis plusieurs jours. Près de 3.000 spectateurs, venus admirer leurs idoles, comme ils venaient admirer Kim Clijsters et Justine Henin autrefois.

Malgré le grand parking, il fallait se garer loin dans les rues aux alentours, parfois sur les pelouses. A l’entrée, les gens faisaient la file. Des bénévoles attendaient les supporters avec des feutres pour leur grimer les joues aux couleurs noir-jaune-rouge. Et des cartons de couleur avaient été disposés sur les sièges afin de déployer un tifo. Manifestement, la médaille de bronze décrochée à Prague, au mois de juin, a produit son effet. Et les Belgian Cats, avec un fort ancrage ouest-flandrien, ont trouvé à Courtrai un « home-court » tout acquis à leur cause, où elles se sentent comme chez elles. Quelle différence avec les 25 personnes qui « garnissaient » l’Arena de Deurne, il n’y a pas si longtemps … « 27 personnes ! » corrige Pierre Cornia en rigolant. « Car, mon épouse et moi, étions là également. C’était il y a six ans à peine ! Que de chemin parcouru… »

Certaines des joueuses actuelles ont connu cette époque, à l’image de la capitaine Sofie Hendrickx. « On sait d’où on vient », reconnaît-elle. « Et l’engouement actuel fait d’autant plus plaisir. Mais nous ne sommes pas des stars, nous restons les pieds sur terre et très humbles. »

Sur le terrain, les joueuses ont fait le boulot. Ou plutôt, elles se sont bien amusées, à l’image d’Ann Wauters qui semble avoir retrouvé ses jambes de 20 ans et qui, à la voir gambader, ne semble pas près d’arrêter. Son entente avec Emma Meesseman saute aux yeux. Elle, c’est l’atout majeur des Belgian Cats. Après 30 minutes, elle en était à 27 points à un pourcentage incroyable (11 sur 13 à deux points, 3 sur 3 à trois points et 2 sur 3 aux lancers-francs). Et que dire de Marjorie Carpréaux, qui a multiplié les actions spectaculaires (et efficaces) comme elle l’adore, et a fait lever le public.

Les Cats se sont rapidement envolées: 28-17 au terme du 1er quart-temps, 52-25 à la mi-temps et 89-41 après 30 minutes. Le quatrième quart temps, lui, fut plus laborieux. Alors que l’on pensait que la centaine de points serait allègrement franchie, il a fallu attendre les deux dernières minutes pour franchir le cap (un panier de Kim Mestdagh). Le score de 103-60 a finalement été enterriné, car un ultime panier inscrit depuis son propre camp par Julie Vanloo n’a pas été validé, car envoyé après le buzzer.

Emma Meesseman a terminé le match avec 31 points, Kim Mestdagh avec 19 points, Ann Wauters avec 15 points et Marjorie Carpréaux avec 9 assists.

Après le match, les Cats se sont pliées de bonne grâce à une séance d’autographes, pendant près d’une heure. Elles se veulent proches de leur public, qui le leur rend bien.

Pourtant, dans l’euphorie ambiante, on a presque tendance à oublier qu’elles ne sont pas encore qualifiées. Car la République Tchèque, le prochain adversaire en février (d’abord en déplacement), compte également deux victoires. « C’est clairement l’adversaire le plus solide », estime Pierre Cornia. « Mais, en créant un tel écart au niveau de la différence de points, on devrait au moins terminer parmi les six meilleurs deuxièmes (des huit groupes).

Daniel Devos

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